Caroline est l’exemple type de l’artiste souffrant du syndrome de l’imposteur. Alors que dès son plus jeune âge, elle est passionnée de dessin, elle étouffe dans l’œuf ses ambitions, lorsque l’Éducation Nationale la somme de « trouver sa voie ». Elle renonce ainsi aux Beaux-Arts, et opte pour un BTS Assistante de direction… Tout juste s’autorise-t-elle, alors, une option « Histoire de l’art ». Elle dédiera ensuite la plus grande partie de son parcours professionnel à l’univers de la médecine légale, où elle officiera en tant qu’assistante trilingue. Il lui faudra attendre une vingtaine d’années avant, enfin, de libérer son énergie créatrice et de faire de son art son métier. Voici son histoire.
Un premier patron trop parfait !
Caroline, tu as, dès ton plus jeune âge, ressenti une grande appétence pour l’art, mais tu t’es convaincue toi-même que tu ne pourrais jamais en faire autre chose qu’un loisir… Pourquoi ?
Caroline : « C’est l’éternel problème du manque de confiance en soi que connaissent tant de personnes ! Lorsque j’ai dû, en terminale, me lancer dans un choix de carrière, j’ai opté pour la facilité en réduisant le dessin à un hobby, et en choisissant une voie plus « classique ». Je me suis ainsi orientée vers un BTS d’assistante trilingue.
En 1999, j’ai décroché mon 1er job dans la médecine légale, et comme j’avais un excellent patron, j’y suis restée des années, en mettant mon rêve sous le tapis ! Si je n’étais pas tombée enceinte, j’y serais encore certainement… ».
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Une grossesse qui change le cours des choses…
Une grossesse est toujours un grand bouleversement dans la vie d’une femme. La tienne l’a été à plus d’un égard…
Caroline : « Oui, car elle m’a bousculée dans mon train-train quotidien et m’a aidée à franchir des étapes qui ont été déterminantes pour moi : tout d’abord, mon compagnon et moi avons quitté la région strasbourgeoise pour aller nous installer dans le Sud de la France, à Bormes les Mimosas. Ensuite, mon congé maternité m’a libéré un temps précieux que j’ai consacré à ma passion, le dessin. J’ai ainsi réalisé toute la décoration de la chambre de mon petit garçon. J’ai enfin pris une décision majeure : celle de quitter le monde médical, et de me mettre à mon compte.
C’était une première étape primordiale pour moi, mais là encore, j’ai douté de ma capacité à embrasser une carrière de dessinatrice et j’ai opté pour un statut de secrétaire indépendante. Si je ne lançais pas dans la carrière de mes rêves, du moins, franchissais-je un premier pas vers l’indépendance. »
11 années pour apprivoiser son rêve !
Onze ans après avoir peint des illustrations sur les murs de la chambre de ton petit garçon, tu viens de décider de devenir décoratrice d’intérieur. Tu as créé MAMMOTH’ART et tu t’es spécialisée dans la décoration de chambres d’enfants. Pourquoi avoir attendu si longtemps ?
Caroline : « J’ai clairement été victime, durant des années, du syndrome de l’imposteur ! Même si j’ai toujours été très encouragée par mes proches, j’ai eu des difficultés à m’estimer suffisamment talentueuse pour faire de ma passion mon métier. Aujourd’hui encore, je suis pétrie de doutes, bien que mes créations rencontrent leur public. »
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Dessiner est un réel plaisir mais cela ne suffit pas
Vivre de son art n’est pas si simple… Quelles sont les compétences que tu as dû développer, Caroline, pour mettre en place ta nouvelle carrière ?
Caroline : « Je réalise des fresques, panneaux décoratifs, tableaux à thème, et toutes sortes de demandes entièrement personnalisées. Mais cela n’est que la partie « plaisir » (et immergée de l’iceberg), car le plus dur, c’est de les commercialiser ! J’ai dû suivre différentes formations : WordPress, pour développer mon site marchand, web marketing pour me familiariser avec les techniques de promotion sur les réseaux sociaux … Bref, je dois apprendre à me vendre ! Cela reste encore et toujours, mon principal problème car je continue, malgré tout, à douter de ma légitimité. Durant ma première partie de carrière, j’ai été une très bonne commerciale ; mais uniquement pour les autres ! La première fois que je me suis mise à mon compte, j’ai opté pour un système de couveuse, ce qui m’exonérait des missions commerciales.
Aujourd’hui, je veux sortir de ce système et prendre véritablement ma carrière en mains. Pour ce faire, je dois aller au-devant du public, apprendre à présenter et valoriser mon travail lors de manifestations, d’évènements, sur le web. Je sais que je dois me faire violence car c’est un passage obligé, même s’il n’y a qu’au milieu de mes cartons à dessin que je suis pleinement épanouie ! »
Caroline, quel conseil donnerais-tu à ceux qui doutent trop pour franchir le pas ?
Caroline : « Foncez ! S’auto-censurer n’est pas une solution et ne rime à rien. Même si j’ai conscience que pour moi, le plus dur reste à faire ; le fait de m’être enfin lancée est un pur bonheur. On peut vivre en affrontant les plus grandes difficultés, mais pas en se confrontant à d’éternels regrets ! »